Les timbres au type PETAIN
Sur le plan postal, l’un des aspects les plus visibles du rétablissement de la légalité républi-caine à la Libération est la démonétisation des timbres au type PETAIN. En vertu du décret pris à Alger le 7 août 1944 : « Les timbres-poste et autres valeurs fiduciaires postales émis par l’autorité de fait dite « Gouvernement de l’État français » cessent d’être valables pour l’affranchissement des correspondances et leur utilisation est interdite sous peine de renvoi à l’expéditeur. » Cette opération a d’abord eu lieu en Algérie, puis en Corse. Cependant, il a pénurie de papier, et les timbres de remplacement ne sont pas prêts. C’est pourquoi l’arrêté du 26 septembre 1944 repousse la démonétisation du 1er novembre. L’article 2 de l’arrêté du 26 septembre prescrit de retourner les lettres aux expéditeurs ou le les verser aux rebuts, après apposition d’une mention « non admis ». Comme le stipule une note du 3 octobre 1944, ces mesures s’appliquent également aux timbres surchargés de la Libération. Dès le 1er novembre, les nombreuses lettres irrégulières reçoivent les mentions « non admis », « inadmis », ou même, dans le Jura, « timbre Pétain inadmis ». Cependant, et contrairement aux instructions reçues, les postiers choisissent dans 40% des cas d’acheminer les lettres, en les taxant comme des lettres non affranchies. Au total, 18 timbres de la série courante, 3 préoblitérés, 23 commémoratifs et entiers postaux tombent sous le coup de la démonétisation. L’immense majorité des timbres concernés est le 1F50 brun PETAIN. Mais les deux timbres Famille du prisonnier, celui des villes bombardées et le triptyque Légion tricolore sont également démonétisés.
Les timbres utilisés dans les îlots de résistance allemande de la côte atlantique restèrent valables jusqu’au 8 mai 1945.